La plaisance, sur un long fleuve tranquille… ?
Que faire des déchets une fois sur mon bateau ? Qu’est-ce que le carénage ?
Où vider les eaux usées après un voyage en mer ? Qu’est-ce qu’une aire marine protégée ?
Autant de questions que peuvent se poser les plaisanciers au quotidien, qu’ils soient de grands habitués de la mer ou de simples occasionnels d’une sortie pour la journée.
Qui fait quoi sur ce bateau ?
Un riche partenariat existe entre différents acteurs de la navigation, et notamment Cap Atlantique, le CPIE Loire Océane et Eaux et Vilaine.
Mais qu’est-ce que c’est que cette charte ?
La « charte d’engagement pour une navigation durable sur le bassin Baie de Vilaine/Vilaine maritime » se décline en 13 objectifs opérationnels et 50 actions.
Elle a été élaborée selon les principes d’un document cadre en matière de gestion de l’eau, le SAGE Vilaine, qui a pour objectif l’atteinte du bon état écologique des eaux du territoire. Aujourd’hui, elle compte plus d’une quarantaine de signataires !
Les trois objectifs à long terme sont :
- concilier la pratique des activités nautiques avec le maintien de la qualité de l’eau et des milieux
- améliorer les conditions de navigation et faciliter la continuité de navigation de Redon jusqu’à la mer
- instaurer une gouvernance territoriale et de projet pour une meilleure coordination
C’est autour du 1er axe que ces 3 structures mettent en commun leurs savoirs et savoir-faire, afin de limiter les impacts de ce loisir sur l’environnement.
Vous voulez en savoir plus ? Retrouvez toutes les informations sur la Navigation durable ici, et prenez connaissance de la charte.
La mer et ses merveilles, on pourrait s’y former !
Saviez-vous qu’il est désormais interdit de s’approcher à moins de 10 mètres des mammifères protégés dans les Aires Marines Protégées (AMP) ?
Une Aire Marine Protégée, mais qu’est-ce que c’est ? Ce sont des espaces délimités en mer qui répondent à des objectifs de protection de la nature à long terme. Le code de l’environnement* reconnaît différentes catégories d’aires marines protégées. Cette zone peut être gérée à la fois par des usagers, des élus et des experts, ce qui en fait une gouvernance d’une richesse incroyable.
Et les mammifères protégés, vous en connaissez ? Il y a par exemple le dauphin commun, le globicéphale, ou encore le marsouin, tous présents sur nos côtes littorales. Si jamais vous aviez la chance d’en croiser, merci de ne pas les déranger, et de profiter seulement de leur vue, de loin.
En 2021, le CPIE Loire Océane, aidé par Cap Atlantique et l’EPTB Vilaine, a mis en place une journée de formation innovante, gratuite, à destination des publics professionnels. L’occasion d’aborder toutes ces notions passionnantes liées aux enjeux environnementaux et à la règlementation, en lien avec les questions et pratiques des plaisanciers.
Pour qui est faite cette formation ? Les vendeurs et loueurs de bateaux, les zones de « port sec », mais aussi les agents portuaires, ou encore les professionnels du tourisme… Autant de personnes essentielles porteuses de messages de sensibilisation, qui pourraient à leur tour tenir le rôle d’ambassadeurs de notre Charte de Navigation Durable (cf. Article ci-dessus « Mais qu’est-ce que c’est que cette charte ? »).
Et les déchets en mer, qu’est-ce qu’on peut bien en faire ?
Comme dans tout voyage, après une belle journée ou quelques jours passés à naviguer, on risque de voir les déchets (verre, carton, plastique, organique…) s’accumuler à bord du bateau…
Quelle solution mettre en place ?
- Proposition 1 : Je fais le tri à bord, et j’attends de rentrer au port pour jeter mes poubelles.
Proposition 2 : Je peux tout jeter en mer, passé une certaine distance des côtes. De toute façon, tout coule, et ça nourrit les poissons !
A votre avis, quelle est la bonne réponse… ?
C’est bien la première proposition ! Il vaut mieux trier à bord, même dans des petits espaces, il suffit d’être un peu organisé, parole de plaisancier :
Mais la proposition 2 n’est pas totalement fausse, car la loi autorise d’évacuer ses déchets organiques (= d’origine animale ou végétale pouvant être dégradés par les micro-organismes pour lesquels ils représentent une source d’alimentation) uniquement à partir de 12 milles* des côtes (environ 22km).
*1mille nautique = 1,8km
Je bichonne mon bateau !
Quand on aime naviguer, on aime aussi prendre soin de son embarcation : la laver, la nettoyer régulièrement, la faire briller… ça fait aussi partie du jeu.
Mais attention à ne pas oublier le milieu dans lequel vous pratiquez : le milieu naturel (faune et flore marine) est toujours impacté par ce que déversent les plaisanciers par-dessus bord. Alors prenons quelques instants pour chercher des pratiques plus respectueuses de l’environnement qui seraient à favoriser.
Par exemple, fabriquer ses produits d’entretien (idéalement dans des contenants réutilisables) est une pratique ayant un moindre impact sur l’environnement. Vinaigre blanc et citron pour retirer la mousse verte du pont sont très efficaces, savon noir pour d’autres surfaces, bicarbonate pour la vaisselle ou encore savon de Marseille pour la douche, le choix est varié…
Et vous, avez-vous d’autres idées de produits respectueux de l’environnement pour entretenir votre bateau ? Connaissez-vous des recettes efficaces ? N’hésitez pas à nous les communiquer, elles nous seront utiles lors de l’organisation d’un atelier « produits d’entretien fait maison/bateau » qui aura lieu prochainement sur un port du territoire… On vous en dira bientôt davantage !
On arrive sur vos ports !
Les évènements festifs et sympathiques recommencent doucement, et le CPIE n’est pas en reste avec l’organisation de ces tant attendus « Apéro-ponton », un moment convivial à venir partager !
Les « apéro-ponton » ont lieu à partir de 18h, à destination des plaisanciers, usagers et abonnés du port uniquement, devant la Capitainerie.
L’objectif de ces temps d’échange est de faire connaître les bonnes pratiques pour une Navigation durable en faveur de la protection et du respect de l’environnement. Pour cela vous serez mis à l’épreuve, notamment à travers un quizz et autres activités ludiques…
Un peu plus tard durant l’été, viendra ensuite le temps des ateliers de fabrication de produits d’entretien.
Retour sur les ateliers de fabrication de produits d’entretien
Des retours très positifs de la part des personnes ayant participé à cet atelier, qui ont beaucoup apprécié le cadre de la terrasse de la Capitainerie (« La vue est fantastique »), et surtout le contenu de cette animation.
Ils arrivent tranquillement, quelques plaisanciers venus pour tester la fabrication de produits d’entretien naturels et moins polluants pour l’environnement, avec quelques questions :
« Je voudrais savoir comment faire pour nettoyer le pont de mon bateau. »
« Est-ce qu’on pourrait faire un produit simple qui nettoie tout ? »
Alors c’est parti, on se remonte les manches pour fabriquer une éponge Tawashi, avec des chutes de tissus. Mais d’abord il faut planter les clous sur la planche, choisir et découper les tissus, et être concentré sur le tressage. Les participants se débrouillent très bien, tout le monde s’entraide et participe joyeusement.
Vient ensuite le tour de la crème « magique » à récurer, à base de Blanc de Meudon (ou d’argile blanche) et de bicarbonate de soude. On pèse, on mélange les ingrédients, « tout ça n’est pas bien sorcier ».
Et enfin un nettoyant « multi-usages », à base d’eau et de vinaigre blanc, dans lequel on rajoute quelques morceaux de citron, qui lui donneront une bonne odeur !
2h après le début de l’atelier, les participants sont conquis, et repartent ravis avec quelques produits, à tester sans plus tarder sur leurs beaux bateaux.
Vous souhaitez les découvrir aussi ? Consultez la fiche des 3 produits d’entretien réalisés ici.
Quizz des bonnes pratiques, fantastique !
Au cours de l’été, de nombreux plaisanciers participent aux « Apéro-Ponton », durant lesquels un Quizz « des bonnes pratiques » de Navigation durable leur est présenté.
Vous l’avez raté ? Mais non, en voici un aperçu… :
Quizz des bonnes pratiques
- Combien y a-t-il de plaisanciers, aujourd’hui en France ?
Rappel : la plaisance est une activité sportive/de loisir, pratiquée avec un véhicule nautique.
- Où les rejets d’eaux grises, noires et de fond de cale sont-ils interdits ? Quelle est la sanction encourue en cas d’infraction ?
- Quel est le % d’eau douce accessible sur la planète ? Quels éco-gestes peut-on faire sur un bateau pour ne pas gaspiller l’eau ?
- En mer, quelle est la durée de biodégradabilité d’un mégôt ? D’un sac plastique ? D’une cannette ?
- Qui est le larus marinus ?
- Quelles sont les alternatives aux produits d’entretien chimiques, pour nettoyer l’ensemble du bateau ?
Retrouvez les réponses ci-dessous…
Réponses :
1 : 13 millions (Source : Ministère de la mer, 2021)
2 : Ces rejets sont interdits dans les ports et dans la zone des 3 milles nautiques (après broyage et désinfection) ou 12 milles (si non broyées ni désinfectées). Une amende de 4000€ peut être infligée en cas de non-respect de la réglementation. Le Code de l’environnement fixe des sanctions en cas de rejet « dont l’action ou les réactions ont détruit ou nui à la vie piscicole » : 2 ans d’emprisonnement et jusqu’à 18 000€ d’amende.
3 : 0,26%. On peut bien fermer les robinets, installer un réducteur de débit (mousseur), utiliser un pistolet « stop-eau », être vigilant pour éviter les fuites, récupérer l’eau de pluie pour rincer le matériel (bâche ou bidon), voire investir dans un désalinisateur.
4 : 3 ans ; jusqu’à 500 ans ; 100 ans
5 : C’est le goéland marin, le plus grand des 3 espèces communes (goéland brun et goéland argenté) avec une envergure de 1,8 m ! D’après le Code de l’environnement, « Toutes les espèces croisées en mer sont protégées, et leur perturbation intentionnelle est interdite » Article L411-1.
6 : Pour les tâches usuelles : bicarbonate de soude ou vinaigre blanc, jus de citron. Détachant : savon noir liquide ; pour nettoyer le teck : du thé froid bien infusé !
En mer aussi, la réglementation existe
L’océan à perte de vue, voilà une vision de rêve pour tout plaisancier qui apprécie de profiter d’un loisir qui allie nature et plaisir. Et justement, afin de pouvoir « concilier la pratique des activités nautiques avec le maintien de la qualité de l’eau et des milieux », des lois sont en vigueur, pour nous aider à mieux respecter ce milieu magnifique, mais si fragile.
Saviez-vous qu’il existe deux types d’eaux « sales » sur un bateau :
- les eaux noires (celles des toilettes)
- et les eaux grises (ce sont les eaux de lavage : douche, vaisselle…).
Ces rejets d’eaux usées sont aujourd’hui interdits dans les ports, et dans une zone de 12 milles* nautiques près des côtes. Le Code de l’environnement fixe même des sanctions (emprisonnement, amende) en cas de non-respect !
Depuis la Loi sur l’eau de 2006, la loi impose aussi à tous les bateaux construits depuis 2008 de s’équiper de bacs de rétention (cuves à eaux noires et grises).
Un sujet passionnant, qui est notamment abordé lors des formations et temps d’échanges organisés par le CPIE Loire Océane. Ces journées sont à destination des agents portuaires, des gestionnaires de ports, hivernage et ports à secs, zones de mouillages, ou encore des réparateurs de bateaux.
*1 mille nautique = 1,61km
Le carénage en liberté
Le saviez-vous ? Le carénage est la série d’opérations de révision périodique de la coque d’un navire, en vue de lui redonner ses qualités nautiques et d’en décrocher tous les éléments vivants non souhaités (algues, coquillages…).
Il comprend le nettoyage, gommage, ponçage, décapage de la couche superficielle de la coque, le grattage des restes de peinture, la remise en peinture et/ou la réparation de la carène du navire, c’est-à-dire la partie de la coque située sous la ligne de flottaison.
Lors du carénage d’un navire, de nombreuses substances toxiques, particules de peinture, de graisse, d’hydrocarbures peuvent se retrouver dans l’eau et les sédiments et polluer les milieux naturels marins.
Afin de réduire les risques de pollution et préserver la qualité de l’eau et des milieux aquatiques, la pratique du carénage en dehors d’installations adaptées (le carénage « sauvage ») est interdite.
Il est donc obligatoire de réaliser (ou de faire réaliser) ces opérations dans des aires de carénage équipées de dispositifs de traitement permettant de capter les matières polluantes avant rejet en mer (ou dans les milieux naturels) et donc respectueuses de l’environnement.
Comment les trouver ? Aujourd’hui de nombreux ports en sont équipés, ou sont en train de remettre ces aires aux normes en vigueur.
Pour + d’infos : contacter la DDTM de Loire-Atlantique ou la DDTM du Morbihan
Quand on aime faire du bateau, il y a bien un moment où il faut s’arrêter, faire une pause, pour encore mieux profiter du voyage.
Mais où peut-on vraiment « mouiller » son bateau ? Y a-t-il des zones où c’est interdit, pourquoi ? Quels sont les nouveaux systèmes de mouillages innovants ? Aujourd’hui, on vous dit tout sur le sujet !
Avoir la chance d’avoir une place de port sur un ponton, ce n’est pas donné à tout le monde. Et depuis 1986, il n’est plus autorisé de créer soi-même son mouillage (rappelez-vous du bon vieux pneu rempli de ciment qu’on plongeait dans la vase…)
Depuis la loi créée à cette époque, l’état autorise et règlemente l’occupation de cet espace particulier, et vous pouvez devenir l’heureux propriétaire (si le mouillage est géré par une association) ou locataire (si c’est la commune qui gère cet espace) d’un corps-mort (ou bouée de mouillage), fantastique n’est-ce pas ?
Et plus récemment, en 2020, le Ministère de la mer a mis en place des « ZMEL » : Zones de Mouillage et d’Équipements Légers, qui ont vocation à participer au développement durable des zones côtières, en conciliant les intérêts de la navigation de plaisance, la sécurité et la protection de l’environnement.
Les enjeux liés au mouillage
Avec cette alternative, on évite d’abîmer la faune et la flore locale en ne raclant plus les fonds marins avec une ancre par exemple.
En effet, si une ancre est lâchée sur un herbier de zostères, elle risque d’y faire un trou, et de détruire ainsi toute vie végétale et même la possibilité pour cette plante de renouveler ses racines à cet endroit « abîmé ». Sans parler de tous les poissons et crustacés qui pouvaient se trouver dans ce milieu riche considéré comme une nurserie pour beaucoup d’entre eux.
Les innovations actuelles
De nombreuses associations et entreprises sur la façade atlantique mettent en œuvre des études et des programmes spécifiques de recherches sur des mouillages encore plus innovants et surtout plus respectueux du milieu marin. Comme par exemple la réduction de la taille (et du poids) du bloc de béton servant à lester la bouée, de nouveaux systèmes de fixation de la bouée au substrat, des plates-formes légères et mobiles, ou encore de nouvelles matières moins polluantes et plus durables pour les chaînes utilisées…
L’entreprise ETM Marine (en Gironde), a par exemple développé un système de bouée connectée (Béa), ou encore un « corps innovant » (avec un système de câbles coulissants qui suivent le marnage, et évitent ainsi à la chaîne du corps-mort de trainer et racler le sol à marée basse) sur le bassin d’Arcachon.
Vous voulez en savoir plus ? Allez voir sur ces sites, vous y trouverez des renseignements utiles et précieux : https://mersetbateaux.com/
https://etm-marine.com/
https://www.mer.gouv.fr/mouillages-de-navires-en-dehors-des-ports